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Tu y crois toi, à la magie des rencontres?
Elle a jeté mon âme à bouffer au néant me laissant le cœur vide.

Et je la vois défiler en robe devant moi. Elle me cherche, je tire une latte, la regarde et l'appelle.
C'est bizarre de la voir en robe. Ou de la voir tout court. Elle me fait la bise avec le dernier bisou pronnoncé, en plein sur ma joue.

Nous sommes dans sa voiture, seules, les autres sont partis. Pourquoi nous laisser seules? C'était vraiment pas l'idée du siècle.
Elle se change, troque sa robe contre un vieux jogging, mais qui lui va si bien.
- Hey, regarde là bas.
Je me penche pour l'embrasser sur la joue, elle se retourne et me prend la bouche. Sa langue va droit dans ma bouche, et on s'embrasse. Je ne la repousse pas.
- Aaah Jenny, c'est pas bien, c'est pas bien !
- On fume une clope?
- Ouai'
- T'façon, embrasser, c'est pas tromper hin.

Je prends une clope, l'allume, crache la fumée. Elle aussi.
Et puis, je sais pas, nos bouches se retrouvent collées l'une à l'autre.
- Humpfr, Jenny, c'est pas bien, c'est pas bien ..
(pas évident de parler quand on a sa langue dans la bouche de quelqu'un d'autre.)
- Regarde-moi dans les yeux.
- Quoi?
- J'ai envie de baiser avec toi.
- Aaaah nan, arrête, laisse-moi tranquilleuh !
- J'ai envie de baiser avec toi.
- Bon, on fait un truc, toi tu regardes là bas et moi de l'autre coté, okay'?

- C'est pas moi, c'est ma main, elle te caresse toute seule, j'y peux rien.
- D'accord.
- Nan, mais j'te promets, je ne fais pas exprès.

La buée se forme de plus en plus sur les vitres de la voiture.
On se retrouve à l'arrière de la 106 rouge, on s'embrasse, à chaque fois on va un peu plus loin avant de se stopper net en se disant que ce n'est pas bien.

Mes mains vont sur ses seins, je dégraffe son soutien gorge, elle me caresse les cuisses, je lui attrappe les cheveux, on s'embrasse dans le cou. C'est fatal.
- Le problème là, c'est que j'ai trop envie de toi.
- Mmh, moi aussi ..

Je sais pas comment ça se fait, ça se fait tout seul en fait, elle m'enlève la ceinture, puis déboutonne le jean et elle me caresse.
Je ne calcule pas que ça, c'est tromper, nan c'est pas vraiment coucher. Jusqu'à ce que ses doigts me pénètrent, je gémis, elle me regarde dans les yeux, elle est si belle.

Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu,
qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu.

Je ne comprends pas comment tout a pu se passer si vite. On ne peut pas être en train de coucher ensemble. Et pourtant.
J'embrasse son cou, sent son odeur, son odeur qu'elle a laissé sur ma veste et mes cheveux, je m'enivre.

Cette horreur au fond d’elles, ouais ce monstre qui crie quand elles vous font l’amour,
TU SAIS QU'ELLES N'OUBLIENT PAS QU'IL N'Y A QU'A LA NATURE QU'ELLES NE TIENNENT PAROLE.



Je me rhabille et quelqu'un crie son prénom à l'extérieur. On sort, mine de rien. Genre nan, on n'a pas couché sur le parking de la salle des fêtes alors qu'il y avait du monde autour.

- Euh, t'es pas un peu décoiffée?

Ses amis nous rejoignent, je ne dis rien, je l'écoute. J'aime tellement sa voix. Je n'ose pas aller vraiment vers elle, étant donné que nous ne sommes pas seules mais elle prend l'initiative. Elle me prend dans ses bras, m'embrasse. C'est tellement tout ce dont j'avais besoin, ses bras.
On se pose tous dans sa voiture, elle & moi toujours à l'arrière, elle s'allonge sur mes genoux. Je ne peux m'empêcher de la regarder, j'aime la forme de son visage, ses cheveux blonds qui retombent sur son visage, ses yeux bleus.
La mémoire de ses yeux qui me colle à la peau.

Elle n'a pas remis son soutien-gorge et je passe ma main sous son sweat pour caresser ses seins. Regard insistant de sa part.
- Mais laisse-moi tranquilleuh.
- Méfie-toi, la dernière fois que tu as dit ça, voilà comment ça s'est fini..
Regard atteré de sa part, genre j'ai dit LE truc à ne pas dire.

Mon portable n'arrête pas de sonner, je ne connais pas le numéro donc ne répond pas. Je filtre les appels, juste au cas où.
Quand c'est vraiment insistant et que je crois reconnaitre un numéro, je réponds avec une voix toute endormie. "Moi? Mais j'suis dans le fond de mon lit, je dors, voyons !"
Mais ouf, ce n'est que Cécilia.
 

Le temps passe, il est 4h du matin, ses amis veulent rentrer. Nous les raccompagnons et nous voilà encore dans sa 106, à l'arrière, seules et pour de bon, à proximité d'une foret.
- Tu sais que c'est illégal de dormir dans sa voiture? En fait, t'as pas le droit si t'es sur la voie publique.
- T'es sérieuse?!
- Bah bien sur.

On commence à s'embrasser, prêtes pour un deuxième tour quand nous sommes interrompues par un bruit de voiture.
- Bah tiens, c'est les flics. Cache toi.
La voiture ralentit fortement devant nos deux voitures garées côte à côte et continue sa route.
- C'est pas une impasse?
- Bah si.
- Ils vont faire demi tour alors.
- Arrête, ça me fait flipper.
- Mais c'est pas grave, au pire ils nous disent de rentrer chez nous, c'est tout. Par contre, j'ai de la beuh sur moi donc euh, faudrait pas trop se faire remarquer quand même ^^
- Jenny, arrête !

Elle se calme assez vite puisqu'on se retrouvent vite peu habillées. Voire nue pour moi et à demi nue pour elle.
On refait l'amour, plus longtemps.
J'aime la façon dont elle me regarde, dont elle me caresse, dont elle m'embrasse.
Je la griffe, continue à gémir.

Je cherche magie noire pour délivrer mon corps du sort qu’on m'a jeté.

Le jour commence à se lever, nous avons fait l'amour jusqu'au petit matin. Il est temps de dormir.

Puis on se rhabille, mon string est trempé, je m'excuse et elle me dit que j'ai tâché son jogging.
Dur.
- Nan, mais ça m'arrive jamais d'habitude hin.
- T'inquiète, pas de soucis
- Nan, franchement, désolée.

On prend le duvet, on s'endort avec pas mal de difficultés. Je la regarde s'endormir, encore une fois, je la trouve tellement belle.
On se réveille plusieurs fois dans la matinée, pour se "lever" à 9h45, quand son réveil sonne.
J'ai froid, elle me prend dans ses bras.
Le temps est passé tellement vite, j'ai pas vu passer la nuit. J'aurais pu rester éveillée encore et encore juste pour être un peu plus avec elle. C'était un moment à nous. Et juste à nous. Et personne ne pourra nous le prendre.
J'ai la sensation que tout est naturel avec elle. Je n'en reviens pas d'avoir fait 70km et accepter de dormir dehors juste pour être avec elle.

Première clope de la journée.
- Jenny, je t'ai pas baisée, j'veux que ce soit clair.
- Oui, oui..
- Nan, t'as pas l'air convaincue, j't'ai fait l'amour, d'accord.
- Oui.
- Allez, un sourire..
- J'ai pas envie.

- Mais tu comprends pas que quand je te vois, j'ai juste envie de te prendre dans mes bras et de te protéger? Je ne peux pas te faire du mal, je sais trop bien comment je suis.
- Tu sais ce que j'en pense.
- Mais franchement, tu sortirais avec une fille qui te tromperait et te ferait du mal?
- OUI. [...] Tu croyais que j'allais répondre quoi?! Moi aussi, j'l'ai déjà dit "C'est que j'veux pas te faire de mal.."
Ecoute, j'suis pas du genre à montrer mes sentiments alors retiens bien ce que je vais te dire. Tu m'as fait tourner la tête comme pas permis en une semaine. J'suis pas comme ça d'habitude. Mais toi..

À tous ceux dans leurs bras qui sont faits prisonniers,
j’ai l’âme solidaire et puis ma sympathie à ces fous qui comme moi finiront pas la nuit.


Il est temps de partir après quelques discussions, c'est dur de la quitter. Elle me raccompagne à ma voiture, et reste à mes côtés. Comme si elle ne voulait pas partir. Je meurs d'envie de la retenir.
J'essaie de l'embrasser pour lui dire au revoir, elle me repousse. Elle part, je m'allume une clope, les larmes aux yeux, le coeur au bord des lèvres. Et elle ouvre ma portière pour m'embrasser.
J'ai envie de pleurer.

Et le sourire des filles, non ne me fait plus rien.

On se jette corps et âme dans quelque chose voué à l'échec, on y donne tout son coeur, et ça fait tellement mal. J'ai pleuré ce soir. Parce que putain, ouai' j'veux être avec elle. Mais non.
Le destin en a décidé autrement?
Pourquoi je suis incapable d'aimer les gens qui m'aiment? Et de n'être attirée que par les "mauvaises" personnes?

J'EN PEUX PLUS DE CES JEUX QUI NOUS TUENT,
J'EN AI MARRE DE CE COEUR, MON DIEU, QUI NE BAT PLUS

et qui toujours s’incline aux pieds de fausses blondes
qui nous mènent à la cime,
qui nous traînent à la tombe.

Ecrit par struggle, à 03:16 dans la rubrique "Hell on Earth".

Commentaires :

  stupidchick
stupidchick
02-06-08
à 08:29

le titre est bizarre venant de toi...

bon je viens de me faire larguer je crois alors c'est champagne pour tout le monde et je redeviens lesbienne (pleurs pleurs pleurs)


  struggle
struggle
02-06-08
à 14:36

Re:

Pourquoi le titre est bizarre venant de moi?..
(C'est une chanson de Saez..)

Youpiwalaaa, tu redeviens lesbienne, zbeul assuré, si ça continue moi, j'me refais hétéro.

(et désolée pour ta rupture, j'te payerai un verre si tu veux).


  trashyangel
trashyangel
03-06-08
à 02:05

Pardon / Merci

J'ai achevé cet article avec les joues mouillées et le coeur serré. J'ai amèrement oublié ce qu'était l'amour, tu viens de me le rappeller. Tu es partie si vite ce soir, même pas le temps de te dire 'au revoir'. Je n'ai pas su comment réagir, tu voulais tant partir. Aimer ça fait mal. J'aimerais te protéger. Mais aimer c'est vivre, je ne t'empècherai pas d'exister.

  struggle
struggle
03-06-08
à 15:55

Re: Pardon / Merci

Pourtant on vit la même chose quelque part..

J'suis désolée pour hier soir, j'étais encore défoncée, c'est ma faute, tu devrais pas avoir à gérer ça.. excuse moi, vraiment.


Je t'aime.



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